A côté, une porte entre-baillée laisse voir une petite cour encombrée.
Une barque neuve est en construction. Le travail est déjà bien avancé. A première vue, il reste les bordés à mettre en place. D’ailleurs cette étape est en cours
A l’extérieur au bord du chenal entre le chantier et l’île de « Gremdi » une barque recouverte de minium attend les couches de peinture de finition. C’est un « loud » ou « flouka » ou « fellouque » (?) On remarque la poupe droite ou carrée, appelée « hourria » ici
Un petit tour de l’embarcation pour apprécier les différentes parties et la qualité du travail : à l’arrière la « hourria » semble fixée sur un étambot. On voit, en allant vers la proue : à babord, un porte camette qui déborde la lisse de plat bord, il permet d’éviter l’encombrement du pont quand l’antenne est au repos, la voile ferlée. On peut également voir l’hiloire central. Les jambettes sont petites, car la hauteur des pavois est réduite.
A nouveau une vue sur l’étambot et la « hourria » : remarquez à l’assemblage de l’étambot et de la quille appelée ici « carina », une pièce angulaire comportant à chaque bout un trait de jupiter.
vue rapprochée de la pièce appelée ici « .?. » à tribord et en se rapprochant de la proue : l’étrave avec sa partie horizontale venant s’assembler sur la « carina » par un trait de jupiter
le pavois avec les dalots pour évacuer l’eau du pont
Vu du pont, là où les lisses de plat bord viennent toucher l’étrave, on remarque une pièce en forme de pointe de flèche nommée : .?. soutenue par une cale stylisée
Une vue générale au niveau du pont, de la proue vers la poupe nous montre :
– le passage du mât
– les toletières
– les deux « trous » du pont avec leurs hiloires
détails
on distingue ci dessous :
– une partie des membrures : varangues et allonges
– la cale du pied de mat
– la qualité du travail du pont
la qualité du travail sur les bordés
autres détails
un renfort d’angle
Les bois utilisés nous a-t-on dit sont principalement :
– l’eucalyptus : pour les parties lourdes étambot, quille, étrave
– l’olivier : pour les membrures
– le bois rouge : pour les bordés (un pin ?)
Si vous voulez voir des chantiers qui travaillent, construisent, réparent et font vivre au quotidien les pêcheurs sur des barques à voile latine, c’est vraiment en Tunisie aux iles Kerkennah qu’il faut vite vous rendre.
La qualité de l’accueil et la gentillesse tranquille des habitants y sont exceptionnelles !
Les mosaïques romaines de Tunisie l’attestent : des poulpes il y en a toujours eu
l’hiver on les pêche avec des pots,
par dizaines, par centaines
qui ?
tout le monde !
l’encre filtre libres
ou en sac
à deux
dans l’eau du « port »
du bateau
petits et grands
à quai de nuit : il y a eu une « manne », une arrivée de poulpes une nuit, inattendue et rare, expliquée par le réchauffement climatique…les chalutiers qui n’avaient pas raclé les fonds pendant 3 mois…
que fait-on après ? on leur mord les yeux,
comme ici avec une pointe ou une fourchette et puis ?
on les tape et retape, ici on dit « baceler le poufre »
ou on les porte au mareyeur
et on les mange, en salade, en ragoût, en couscous… sauf en tielles…pour le moment.
On pêche aussi les muges, loups, rougets, mérous, pageots…
orphies
dentés
et coryphènes qu’on retrouve au Musée Maritime de Carthage poissons un peu mythiques, qu’on trouve rarement à Sète, et bien plus gros sous les tropiques appelés « mahi-mahi », mais est ce bien les mêmes ? Qui nous renseignera ?
(à suivre : prochain reportage sur les constructions de bateaux en bois à El Attaya et Kraten. )
Sourires et palourdes et … enfin on navigue un peu!
de Sète : l’Aubane, le Chrisylvanat, la Barcotte, la Damienne le Singe, le Pointu
de Bouzigues : l’Amitié, Loulette, le Mont saintclair, et le bateau de Denis
on pique-nique au mouillage au Rouquayrol et on NAVIGUE !
un petit vire -vire,
et on est tous contents, contents, contents …
Le poète tunisien Moncef Ghachem, invité aux Voix Vives de Méditerranée, est un fils et petit fils de pêcheur. Dans son recueil ‘les Mugelières’, les décrit ainsi : « certaines barques étaient munies de ‘sautades’ (damassa), filets tramails suspendus à des roseaux posés horizontalement sur la face des eaux, ces sautades encerclent les mulets qui s’agitent et sautillent par myriades dans les grillages… »
*muge ou mulet sauteur
ici, la mer étant peu profonde, les piquets sont plantés dans le sable : vue générale pliage du filet filets à terre avec piquets piquets en canisses mur-barrage de filets capéchade pour piéger les muges vue de près au Musée Maritime de Carthage
comme les îles sont couvertes de palmiers, les piquets sont doublés par une ligne de palmes (DJERID) plantées, car les muges aiment l’ombre, et ils filent le long des murs de palmes, les « CHERFIAS »
vue générale
plus près
et les bateaux s’approchent
plus près
plus près
palmes prêtes à être embarquées
et prêtes à être plantées
Une pêche artisanale, mais pour combien de temps encore ?
Un grand merci à Moncef, rencontré sur notre barquette qui avec Voile Latine de Sète avait participé au Festival de poésie.